Finances de la Ville : ce qu’Anne Hidalgo ne vous dit pas…

Dans son analyse du mois de mai 2021, l’agence de notation Fitch dégradait la note financière de la Ville de Paris. Explications Flèche vers le bas

Une agence de notation ne « note pas la bonne gestion financière », comme voudrait le faire croire Anne Hidalgo. Elle détermine la capacité d’une entreprise, d’une collectivité où d’un État à faire face à ses engagements.

… la dette de la Ville de Paris augmente plus vite que prévu (+95% depuis l’arrivée d’Anne Hidalgo, pour rappel). Pour autant, cela n’inquiète pas Fitch outre-mesure. Pourquoi ? Parce que Fitch considère que si cela continue, Anne Hidalgo pourra faire usage de « flexibilité fiscale » pour régler le problème. En français : augmenter les impôts, taxes et redevances auxquels sont soumis les Parisiens

Et du côté des dépenses ? Ça coince… car les marges de manœuvres sont faibles avec « dépenses de personnel rigides, transferts obligatoires et dépenses sociales » (~ 60% des dépenses). Quant aux dépenses d’investissement, c’est pire : elles sont déjà sur la corde raide !

Conclusion, un abaissement de la note de #Paris. Aujourd’hui, le désendettement n’est pas à l’ordre du jour (la Ville pense à s’endetter de plusieurs centaines de millions d'euros en 2022), les recettes (stationnement, taxe séjour) restent volatiles et ne rentrent pas, tandis que les dépenses continuent d'augmenter.

En réalité, la faillite comptable menace… mais ça, Anne Hidalgo s’en Fitch, car rappelez-vous, ce sont les Parisiens, vous et nous, qui devront payer pour financer sa gabegie !

Il faut réagir car la mise sous tutelle n’est plus impensable…  Comment ? Par un contrôle plus étroit des dépenses et par un audit général des comptes et des politiques publiques.


Les finances parisiennes, battues par les flots, sombrent avec Anne Hidalgo

Le 23 septembre, Anne Hidalgo demandait de nouveau un soutien de l’État pour la Ville de Paris au titre de la gestion de la crise du Covid. Ce n’est pas la première fois, et sans doute pas la dernière, que la Maire demande une rallonge au gouvernement.

Mais la capitale est-elle vraiment obligée de demander l’aumône ?

La crise sanitaire ayant parfois bon dos, regardons objectivement comment l’argent des Parisiens est “géré” par Anne Hidalgo et son équipe. Spoiler : ce n’est pas joli joli.

Anne Hidalgo ne cesse d’affirmer que les impôts n’augmentent pas, mais c’est faux

📈 La fiscalité a augmenté de +27% depuis 2013, passant de 5,1 à 6,5 milliards d’euros. La fiscalité représente désormais 3⁄4 des recettes totales de la Ville ! Outre le produit des taxes d’habitation et foncière, ce sont les droits de mutation ou encore la taxe de séjour qui ont connu une hausse vertigineuse.

Notons l’arrivée d’Anne Hidalgo aux responsabilités… en 2014.

Une hausse vertigineuse des prix de l’immobilier qui sert la fuite en avant de la Ville de Paris

Anne Hidalgo et son adjoint au logement Ian Brossat déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes. En réalité, ce sont eux qui sont responsables de l’explosion des prix de l’immobilier. Avec leur politique de préemption d’appartements — pour les transformer en logements sociaux — ils raréfient le stock de biens disponibles à l’achat pour les classes moyennes, entraînant de facto l’augmentation de leur valeur.

C’est la double peine pour les Parisiens puisqu’en 2016, sous la houlette de la maire de Paris, le taux départemental des droits immobiliers est passé de 3,8% à 4,5%. La Ville accentue la hausse des prix de l’immobilier d’une part et récupère énormément de recettes fiscales de l’autre : elle est spéculo-dépendante. Entre 2013 et 2021, ces droits seront passés de 918 millions à 1,6 milliard d’euros, soit + 73%!

La richesse des bailleurs sociaux est détournée pour financer les dépenses courantes de la Ville

La manoeuvre comptable dite des “loyers capitalisés”, dénoncée par notre groupe depuis 2016 (et enfin reprise par les médias), consiste pour la Mairie centrale à conventionner des logements du parc à loyer libre de la Ville, à les transformer en logements sociaux et à demander aux bailleurs sociaux de régler l’ensemble des loyers qu’ils vont percevoir sur la durée du bail emphytéotique… en une seule fois. En bref, payer par avance à la Ville et sur une année l’équivalent de 60 années de loyers.

Depuis 2016, c’est ainsi 1,2 milliards d’euros qui a été ponctionné sur la trésorerie des bailleurs sociaux. C’est autant qu’ils ne pourront pas employer à investir, c’est-à-dire à rénover le parc social, ou à construire de nouveaux logements dont les Parisiens ont besoin. C’est la double peine : ces recettes destinées à l’investissement servent en fait à payer, en catastrophe, les dépenses courantes !

Et c’est du “one shot” : une fois ces loyers encaissés, ces sommes seront récupérées une bonne fois pour toutes et pour 60 ans ! Initiée par ses amis du gouvernement Hollande, cette manoeuvre fut sans cesse prorogée à titre dérogatoire par les gouvernements d’Emmanuel Macron.

Vous êtes déjà dépité ? Restez encore deux minutes, le meilleur est toujours pour la fin.

La dette parisienne est devenue un abysse sans fond

En 2001, à la fin de la gestion de la Ville par la droite, la dette de Paris était de 1 milliard d’euros. En 2013, à la fin du mandat Delanoë, elle avait déjà triplé, atteignant 3,6 milliards d’euros !

En 2021, la dette pourrait atteindre 7,1 milliards d’euros au 31 décembre, soit + 95% par rapport à 2013 ! 😱 Sans même prendre en compte les recettes des loyers capitalisés, comme le fait le ministère des Comptes publics… auquel cas, on se rapprocherait plutôt de 7,7 milliards.

Rien que pour 2021, l’autorisation d’emprunt que s’est octroyée la majorité Hidalgo est de 841, 9 millions d’euros, soit quasiment l’intégralité de l’endettement parisien entre 1977 et 2001 !

La dette, c’est un impôt futur. C’est le cadeau empoisonné d’Anne Hidalgo aux futurs Parisiens. C’est aussi une charge écrasante dès aujourd’hui : les remboursements du capital et des intérêts représentent 415,4 millions d’euros pour la seule année 2021 ! L’agence de notation financière Fitch’s Ratings a d’ailleurs dégradé au printemps la note de la Ville de Paris de AA à AA -.

La morale de l’histoire ? Une fiscalité en hausse constante, une dette abyssale, des services municipaux plus chers et un prix de l’immobilier qui explose, des dépenses non évaluées et une qualité de service discutable : en un mot, Anne Hidalgo ruine Paris.

Pour aller plus loin — L’intervention de Marie-Claire Carrère-Gée, Présidente de la 1ère commission (Finances) au Conseil de Paris


OPINION. Derrière ce terme technique, il s'agit d'un mode de financement qui permet à la Ville de racheter des logements en utilisant son droit de préemption, de les convertir en logements sociaux et de demander au bailleur qui va les exploiter pendant les cinquante prochaines années de lui verser l'intégralité des loyers qu'il va percevoir en une fois. Par Bertil Fort, conseiller du Xè arrondissement, François-Marie Didier et Jean-Baptiste Olivier, conseillers LR de Paris (*).

La tribune complète est à lire ici.