Les finances parisiennes, battues par les flots, sombrent avec Anne Hidalgo

Le 23 septembre, Anne Hidalgo demandait de nouveau un soutien de l’État pour la Ville de Paris au titre de la gestion de la crise du Covid. Ce n’est pas la première fois, et sans doute pas la dernière, que la Maire demande une rallonge au gouvernement.

Mais la capitale est-elle vraiment obligée de demander l’aumône ?

La crise sanitaire ayant parfois bon dos, regardons objectivement comment l’argent des Parisiens est “géré” par Anne Hidalgo et son équipe. Spoiler : ce n’est pas joli joli.

Anne Hidalgo ne cesse d’affirmer que les impôts n’augmentent pas, mais c’est faux

📈 La fiscalité a augmenté de +27% depuis 2013, passant de 5,1 à 6,5 milliards d’euros. La fiscalité représente désormais 3⁄4 des recettes totales de la Ville ! Outre le produit des taxes d’habitation et foncière, ce sont les droits de mutation ou encore la taxe de séjour qui ont connu une hausse vertigineuse.

Notons l’arrivée d’Anne Hidalgo aux responsabilités… en 2014.

Une hausse vertigineuse des prix de l’immobilier qui sert la fuite en avant de la Ville de Paris

Anne Hidalgo et son adjoint au logement Ian Brossat déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes. En réalité, ce sont eux qui sont responsables de l’explosion des prix de l’immobilier. Avec leur politique de préemption d’appartements — pour les transformer en logements sociaux — ils raréfient le stock de biens disponibles à l’achat pour les classes moyennes, entraînant de facto l’augmentation de leur valeur.

C’est la double peine pour les Parisiens puisqu’en 2016, sous la houlette de la maire de Paris, le taux départemental des droits immobiliers est passé de 3,8% à 4,5%. La Ville accentue la hausse des prix de l’immobilier d’une part et récupère énormément de recettes fiscales de l’autre : elle est spéculo-dépendante. Entre 2013 et 2021, ces droits seront passés de 918 millions à 1,6 milliard d’euros, soit + 73%!

La richesse des bailleurs sociaux est détournée pour financer les dépenses courantes de la Ville

La manoeuvre comptable dite des “loyers capitalisés”, dénoncée par notre groupe depuis 2016 (et enfin reprise par les médias), consiste pour la Mairie centrale à conventionner des logements du parc à loyer libre de la Ville, à les transformer en logements sociaux et à demander aux bailleurs sociaux de régler l’ensemble des loyers qu’ils vont percevoir sur la durée du bail emphytéotique… en une seule fois. En bref, payer par avance à la Ville et sur une année l’équivalent de 60 années de loyers.

Depuis 2016, c’est ainsi 1,2 milliards d’euros qui a été ponctionné sur la trésorerie des bailleurs sociaux. C’est autant qu’ils ne pourront pas employer à investir, c’est-à-dire à rénover le parc social, ou à construire de nouveaux logements dont les Parisiens ont besoin. C’est la double peine : ces recettes destinées à l’investissement servent en fait à payer, en catastrophe, les dépenses courantes !

Et c’est du “one shot” : une fois ces loyers encaissés, ces sommes seront récupérées une bonne fois pour toutes et pour 60 ans ! Initiée par ses amis du gouvernement Hollande, cette manoeuvre fut sans cesse prorogée à titre dérogatoire par les gouvernements d’Emmanuel Macron.

Vous êtes déjà dépité ? Restez encore deux minutes, le meilleur est toujours pour la fin.

La dette parisienne est devenue un abysse sans fond

En 2001, à la fin de la gestion de la Ville par la droite, la dette de Paris était de 1 milliard d’euros. En 2013, à la fin du mandat Delanoë, elle avait déjà triplé, atteignant 3,6 milliards d’euros !

En 2021, la dette pourrait atteindre 7,1 milliards d’euros au 31 décembre, soit + 95% par rapport à 2013 ! 😱 Sans même prendre en compte les recettes des loyers capitalisés, comme le fait le ministère des Comptes publics… auquel cas, on se rapprocherait plutôt de 7,7 milliards.

Rien que pour 2021, l’autorisation d’emprunt que s’est octroyée la majorité Hidalgo est de 841, 9 millions d’euros, soit quasiment l’intégralité de l’endettement parisien entre 1977 et 2001 !

La dette, c’est un impôt futur. C’est le cadeau empoisonné d’Anne Hidalgo aux futurs Parisiens. C’est aussi une charge écrasante dès aujourd’hui : les remboursements du capital et des intérêts représentent 415,4 millions d’euros pour la seule année 2021 ! L’agence de notation financière Fitch’s Ratings a d’ailleurs dégradé au printemps la note de la Ville de Paris de AA à AA -.

La morale de l’histoire ? Une fiscalité en hausse constante, une dette abyssale, des services municipaux plus chers et un prix de l’immobilier qui explose, des dépenses non évaluées et une qualité de service discutable : en un mot, Anne Hidalgo ruine Paris.

Pour aller plus loin — L’intervention de Marie-Claire Carrère-Gée, Présidente de la 1ère commission (Finances) au Conseil de Paris


La Zone à Trafic Limité, ou “l’apaisement” de Paris par asphyxie

#ZTL — Après avoir limité à 30km/h la circulation dans tout Paris, Anne Hidalgo poursuit la bunkerisation de la ville avec la création d’une Zone à trafic limité (ZTL), annoncée en mai dernier et mise en oeuvre dès le second semestre 2022.

La ZTL consiste à interdire la circulation des véhicules en transit dans le secteur Paris-Centre et rive gauche du côté des quais, avec un objectif d’”apaisement” si cher à la Mairie de Paris. Mais l’enfer étant pavé de bonnes intentions, la tranquillité espérée pourrait surtout être synonyme d’étouffement du centre de la capitale.

Un projet mené à marche forcée

Déjà, pour les questions de forme : les modalités concrètes de la mise en place de cette ZTL restent floues. La circulation des véhicule légers resterait réservée aux riverains et à certaines catégories d’usagers dont la liste finale doit être déterminée à la suite d‘une’ “consultation” engagée par la Mairie. Une concertation à marche forcée, réunissant 200 personnes avec un calendrier précipité, dont la méthodologie laisse parfois à désirer :

• Aucune étude d’évaluation des reports de circulation n’a été réalisée avant les premières annonces de la Mairie. Les arrondissements périphériques, déjà fortement impactés par la fermeture des voies sur berges (Ve, VIe, VIIe,) les quartiers autour des boulevards circulaires et les communes limitrophes apprécieront ;

• Aucune étude de mesure de la pollution, à l’appui de capteurs d’ Airparif et de Bruitparif, n’a été faite afin de réaliser un bilan des nuisances constatées dans le centre depuis la fermeture des voies sur berges ;

• Aucun plan général de circulation n’a été mis en place ; nos élus l’ont pourtant demandé à maintes reprises, notamment depuis la pandémie et les initiatives imposées par la Paris telles que les coronapistes.

L’exclusion territoriale et l’asphyxie du centre de Paris

Maintenant, sur la question de fond. Anne Hidalgo et son équipe mettent en place une politique d’exclusion territoriale en rendant le centre de Paris inaccessible aux habitants des arrondissements périphériques, aux franciliens ou à toute personne de passage à Paris. Les inévitables reports de trafic seront la double peine infligée par Anne Hidalgo aux habitants des arrondissements périphériques et aux franciliens — en plus de se voir interdire l’accès au centre de la capitale.

Car non, aujourd’hui tous les trajets ne peuvent pas se faire en vélo ou en transports en commun : déplacements de familles nombreuses ou de personnes âgées, transports d’objets encombrants lors de déménagements par exemple, trajets à des horaires décalés ou vers des communes mal desservies.

Ainsi, il est rédhibitoire pour de nombreux franciliens de faire plus d’une heure de RER/Transilien après une sortie au théâtre ou dans une institution culturelle parisienne, a fortiori dans le climat d’insécurité actuel. D’ailleurs, les chauffeurs de VTC n’ont aucune certitude de figurer dans la liste des véhicules autorisés à circuler dans la ZTL, ce qui accentuerait encore son inaccessibilité.

Cette bunkerisation de la capitale ne profite pas à tous les parisiens mais seulement à une petite élite ayant les moyens d’habiter dans le centre de Paris. Elle contribue à exclure encore davantage les personnes âgées, les familles avec de jeunes enfants ou les personnes handicapées du cœur de Paris. Une politique qui n’est pas étrangère à la fuite des familles, alors que la Ville de Paris a déjà perdu 12 000 habitants par an ces dix dernières années.

Cette mesure est enfin dangereuse pour le rayonnement et le dynamisme de Paris. Ville monde, métropole européenne, capitale économique, administrative et culturelle, Paris doit demeurer accessible aux activités économiques, aux artisans, à toutes les professions de santé et à tous ceux qui y travaillent ou souhaitent profiter de son offre culturelle et artistique exceptionnelle.

La solution — Afin de limiter tous ces écueils, nous proposons :

  • La possibilité d’accès temporaire pour les proches de riverains qui auraient besoin d’utiliser une voiture pour venir les voir ;
  • L’accès des clients d’hôtels et de restaurants ayant absolument besoin d’un véhicule pour se déplacer ;
  • La possibilité d’accéder à la ZTL en réservant une place de parking souterrain située dans la zone ;
  • L’autorisation d’accès pour les chauffeurs de VTC afin d’étoffer l’offre de déplacements.

Pour aller plus loin — La question d’actualité de notre porte-parole Aurélien Véron lors du Conseil de Paris de juin


Crack à Paris : la Ville Lumière s’éteint à petit feu

#CRACKPARIS — Si Paris est touchée par le crack depuis une vingtaine d’années, la multiplication de situations dramatiques autour de la colline du crack, de la place Stalingrad et des jardins d’Éole est tout à fait inédite. Les riverains, amenés à se défendre par leurs propres moyens dans ces territoires aux airs de zones de non-droit, ont pu attirer l’attention des médias parisiens puis nationaux.

On aurait pu s’attendre à une réponse forte, franche, rapide de la part de la Maire de Paris face à l’urgence… nous n’aurons eu qu’une édile qui joue la montre avec les habitants du nord-est parisien.

Anne Hidalgo veut cacher la misère plutôt que lutter contre le problème du crack

La Maire de Paris s’est empressée de rejeter la faute sur le gouvernement sur les plateaux de télévision : si le crack gangrène la capitale, ce n’est pas à cause de son laxisme ou de son attentisme, mais bien à cause d’un manque de moyens qui lui seraient dus. Pendant ce temps — gagné pour la Maire, perdu pour les Parisiens — la situation demeure et s’aggrave chaque jour un peu plus.

La seule “solution” avancée par la Maire et sa majorité nous vient d’une lubie expérimentée à Paris et à Strasbourg depuis la présidence Hollande, celui des “salles de shoot” — pudiquement renommées “salles de consommation à moindre risque” (ou SCMR) et depuis peu “salles de repos et de soins”.

En matière d’apaisement, il est plus facile de jouer sur les mots que d’apporter des réponses, Anne Hidalgo a donc fait savoir par voie de presse son projet d’ouverture prochaine de quatre nouvelles “salles de repos”. Et les gagnants sont :

  • Le quartier Bonne nouvelle-Saint Martin, dans un Xe arrondissement qui a déjà pris sa part avec la première salle située à l’hôpital Lariboisière, et qui a fait exploser l’insécurité dans le quartier ;
  • Le XIXe arrondissement encore une fois : les toxicomanes y étant déjà largement présents, l’occasion fait le larron ;
  • Le quartier Pelleport dans le XXe arrondissement, sur un site qui se distingue par un grand nombre d’écoles et de crèches… S’il fallait encore donner une raison aux familles de quitter Paris, on ne s’y prendrait pas autrement.

Comme on pouvait s’en douter, une fois sur place, ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu.

Pourquoi ça ne marche pas — Face au crack, ces salles n’ont pas d’utilité : cette drogue est fumée et non injectée, elle ne présente pas les risques contre lesquels les SCMR doivent lutter. Il ne faut pas oublier que les personnes consommant des drogues sont d’abord et avant tout consommées par la drogue. Les salles de consommation ne proposent pas de soins médicaux ou psychiatriques et se limitent à un rôle “d’accompagnement” et “d’éducation” pour consommer “proprement”.

La solution — Avec Rachida Dati, nous défendons le recours aux injonctions de soins, prévues par la loi, afin de venir en aide aux personnes ayant perdu leur libre-arbitre. Nous demandons la création de lieux de prise en charge globale : médicale, psychiatrique et sociale. De telles structures transversales, adaptées aux situations complexes des toxicomanes, n’existent toujours pas !

Pour aller plus loin — L’intervention de Rachida Dati lors du Conseil de Paris du mois de juin

La prochaine étape — Rendez-vous ce samedi 18 septembre à 14h devant la Poste Bonne nouvelle (Paris Xe) pour dire NON aux futures salles de shoot : Paris Xe : Non à l’ouverture de nouvelles salles de shoot dans le 10ème !